échappée bal
Dans cet hôtel de Vienne
Où je m’endors ce soir
Je revois cette scène
Près du long piano noir
Où nous valsions mille fois
Jusqu’à l’aube, parfois
Pour dérober au temps
Ses refrains lancinants
Ce fut là-bas, je crois
Que je te vis danser
Pour la première fois
Et pour l’éternité
Ce fut là-bas, sans doute
Que je pris notre route
Dans cet hôtel de Prague
Où je flâne en retard
J’ai la vie qui divague
Les étés qui s’égarent
Vers ce tapis sans fin
Ces miroirs en étain
Où nos pieds rendaient belles
De banales ritournelles
Ce fut là-bas, je sais
Que je te vis danser
Pour la dernière fois
Et pour l’éternité
Ce fut là-bas l’aubade
De nos corps en balade
Dans cet hôtel de Rome
Où j’arrive en avance
Je revois cette robe
Sous les lustres immenses
Ces souliers si légers
Qu’ils semblaient s’en aller
Vers un bal d’autrefois
Aux tangos pleins d’éclat
Ce fut là-bas, peut-être
Que je te vis danser
Le long de ces fenêtres
Aux rideaux empourprés
Ce fut là-bas, je pense
Nos plus courtes vacances
Nicolas BALMET (1800 Vilvorde, Belgique)